Éditorial

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Allocution prononcée
lors du 71e congrès national des professeurs
de physique et de chimie
Brest : lundi 28 octobre 2024

N

ous publions ici, comme c’est l’habitude, le texte

de l’allocution prononcée par la présidente de l’UdPPC
lors de la séance inaugurale du 71e congrès des professeurs
de physique et de chimie, organisé par l’association et qui s’est
tenu à Brest, du 28 au 31 octobre 2024.

Monsieur le Vice-président de l’Université de Bretagne-Occidentale
Monsieur le Doyen de l’UFR Sciences de l’UBO
Madame la Vice-présidente Enseignement Supérieur et Recherche
Brest Métropole, Conseillère Municipale Ville de Brest
Madame la responsable filière maritime du Crédit Mutuel Arkéa
Monsieur le Doyen du groupe Physique-Chimie de l’Inspection générale
de l’éducation, du sport et de la recherche
Monsieur l’Inspecteur général de l’éducation, du sport et de la recherche
Mesdames et Monsieur les Inspecteurs d’académie-inspecteurs pédagogiques
régionaux
Mesdames, messieurs, chers collègues,
C’est un honneur pour moi de vous accueillir dans l’amphithéâtre A
de l’UFR Sciences et Techniques de l’Université de Bretagne-Occidentale
(UBO), pour le 71e congrès des professeurs de physique et de chimie, organisé
par l’UdPPC. Cet établissement universitaire, principalement implanté à Brest,
offre plus d’une trentaine de formations dans les domaines des sciences et techniques. Il est spécialisé dans le domaine des sciences de la mer et il constitue
un grand pôle de recherche internationalement reconnu.
Merci aux collègues venus de l’étranger, représentants des associations
européennes de professeurs de sciences, qui ont répondu à notre invitation et
se sont déplacés pour participer avec nous à ce congrès.
Vol. 118 - Décembre 2024

Marie-Thérèse LEHOUCQ

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Union des professeurs de physique et de chimie

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Union des professeurs de physique et de chimie

Je salue les représentants des syndicats, ceux des sociétés savantes et des
associations françaises de professeurs, invités à cette séance inaugurale, et je
souligne à cette occasion les liens étroits qui nous lient à la Société française de
physique (SFP) et à la Société chimique de France (SCF).
Je souhaite également la bienvenue aux jeunes collègues, stagiaires ou néotitulaires qui sont peut-être parmi nous pour la première fois, et dont l’UdPPC
soutient la participation au congrès.
Je remercie toute l’équipe de la section académique de Bretagne qui, sous
la coordination de Gaëlle Schollhammer a œuvré avec beaucoup de professionnalisme pour nous offrir cette manifestation.
L’intitulé du congrès, Sciences à la pointe, rappelle que la ville de Brest,
située en région Bretagne, tournée vers l’océan Atlantique, s’inclut dans une
côte bretonne découpée, fractale, à nombreuses pointes. Cet imaginaire de la
pointe, ce bout du monde, souvent balayé par de forts vents, fait ici écho à
l’excellence de la recherche brestoise en sciences et technologies marines et en
sciences et technologies de l’information et de la communication.
Le congrès est l’occasion de mettre en lumière des hommes et des femmes
engagés. Mes remerciements vont particulièrement à tous les conférenciers et
toutes les conférencières, à tous les animateurs et les animatrices d’ateliers pédagogiques et didactiques qui ont accepté de venir partager leurs connaissances et
leurs expériences avec nous. Certains de ces ateliers sont en synergie avec les
nouveaux programmes du lycée, et l’ensemble des activités proposées contribue
au développement professionnel et culturel des enseignants qui ont choisi de se
former hors temps scolaire.
À noter que le congrès est soutenu financièrement par la Direction générale de l’enseignement scolaire (DGESCO) : qu’elle en soit ici publiquement
remerciée.
Je tiens à souligner la présence de nos collègues de CultureSciences physique et chimie qui captureront en audio les conférences plénières et des ateliers
du congrès.
???
Cette allocution permet également de présenter les actions de l’UdPPC et
de faire le point sur les questions concernant nos enseignements, aux différents
niveaux de notre système éducatif.
Allocution prononcée lors du 71e congrès national de l’UdPPC

Le Bup n° 1069

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LES ACTIONS DE L’UdPPC
Les classiques
Il y a bien sûr le congrès annuel qui se déroulera en 2025 à Strasbourg.
Ensuite, chaque section académique a coutume d’organiser ses propres journées
de formation, autour de thèmes en lien avec l’actualité de notre discipline. Ces
journées sont des marqueurs de notre dynamisme régional.
L’association participe également à l’organisation des deux concours
annuels que sont les Olympiades de physique France et les Olympiades nationales de la chimie. Elle soutient financièrement les élèves de la délégation française aux Olympiades internationales de physique (IPhO) et aux Olympiades
internationales de chimie (IChO). Nouveauté, en 2025, les IPhO se dérouleront en Île-de-France. En Bureau national, nous avons décidé de soutenir
financièrement son organisation. Nous sommes donc officiellement partenaires
de l’événement.
La physique à travers les âges
Dans le cadre de l’Année nationale de la physique qui coïncidait avec
l’année scolaire 2023-2024, l’association a organisé un concours intitulé
La physique à travers les âges qu’a brillamment piloté notre collègue Philippe
Robert. Nous avons déployé une organisation régionale, autour de correspondants volontaires, pour permettre un meilleur suivi des projets dans toutes les
académies et dans le réseau des établissements français à l’étranger. Cette opération a eu un grand succès. Au total, ce sont près de huit cents élèves répartis
en quatre-vingt-treize équipes qui ont envoyé un projet pour le concours. Le
palmarès des jurys régionaux mis en place pour récompenser les meilleures
productions est accessible dans le bulletin du mois d’octobre 2024 [1]. Une
présentation des productions sera faite dans un numéro ultérieur. Et puis, une
chose en entraînant une autre, nos collègues corses viennent de lancer leur
concours appelé La physique-chimie à travers les âges ; le responsable du concours
étant Mathieu Colombani.
Le Bup
Le Bulletin de l’Union des professeurs de physique et de chimie (Le Bup
physique-chimie) reste une référence pour la qualité scientifique de ses articles
et est un véritable outil de formation pour les collègues. Je tiens à grandement
Vol. 118 - Décembre 2024

Marie-Thérèse LEHOUCQ

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Union des professeurs de physique et de chimie

remercier Vincent Parbelle et Sophie Rémy qui en assurent, en binôme, la
rédaction en chef.
Chaque numéro du bulletin est entièrement constitué de nouveaux
articles. Il n’y a donc pas de reprises d’articles anciennement écrits. Pour assurer
ce renouvellement, la rédaction a besoin de vous ! N’hésitez pas à écrire à partir
d’une simple idée qui, chemin faisant, pourra se développer.
Le site, l’extranet
Depuis le 23 mars 2022, l’association a un nouveau site Internet. Il est
très fonctionnel ; la recherche d’informations se fait en deux ou trois clics.
N’hésitez pas à le consulter : agenda, activités en régions, dernières actualités,
sujets et corrigés d’épreuves… tout y est !
En 2025, les nouvelles versions des outils « BupDoc », « Nous avons lu » et
« les Annales du baccalauréat général, des baccalauréats technologiques, du brevet des collèges et du concours général » devraient être fonctionnelles. Comme
toujours, Catherine François et Olivier Kempf seront à la manœuvre : qu’ils en
soient ici publiquement remerciés. Merci aussi à tous celles et ceux qui relisent,
proposent et enrichissent de ressources notre site.
???
LES FORMATIONS INITIALE ET CONTINUE
La dernière réforme de la formation initiale des professeurs ne date que de
trois ans. Le 2 novembre 2022, j’écrivais à son propos : « La dernière réforme de
la formation initiale de 2021 a déplacé le concours de recrutement de la première année
de Master à la seconde. La concurrence actuelle entre l’obtention du Master et la réussite
au concours est insoutenable pour les jeunes. C’est une totale déperdition d’énergie ! ».
D’autre part, l’État a de plus en plus de mal à recruter des professeurs. Il n’y a
qu’à regarder les derniers chiffres du Capes externe en physique-chimie : deux
cent quatre-vingt sept admis pour quatre cent vingt-neuf postes. Entre-temps,
une nouvelle réforme a été entérinée par le Président de la République, pour
toucher un vivier plus large de candidats. Ainsi, dès l’année scolaire 2024-2025,
les concours auraient dû être déplacés à la fin de la troisième année de licence.
Ensuite, il était prévu une formation spécifique en Master nécessaire à la titularisation des futurs enseignants. Cet agenda n’a pu être tenu et, le 3 octobre
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2024, la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet, annonçait
que la réforme de la formation initiale, engagée par ses prédécesseurs, devait
être reprise afin d’aboutir pour la session 2026 des concours(1). De nombreuses
sociétés savantes et d’associations de professeurs de l’enseignement secondaire,
dont l’UdPPC, craignant un effondrement de la formation disciplinaire des
futurs professeurs, veulent toujours une autre réforme [2]. Il devient donc
urgent d’engager un nouveau cycle de discussions.
Malheureusement, le big-bang de la formation continue a bien eu lieu. Il
s’est traduit par des stages de formation qui ont prioritairement été positionnés
en dehors du temps devant les élèves. Cette évolution a simultanément entraîné
une réduction d’accès à la formation continue et la démission d’un nombre
notable de formateurs. Avec d’autres associations de professeurs, nous pensons
qu’il est impératif de revenir à une formation continue qui s’inscrive sur le
temps de travail des enseignants, y compris sur les heures devant élèves, afin de
corriger la sous-exécution de cette dernière.
Par ailleurs, dans son rapport sur la mise en place des Écoles académiques
de la formation continue (ÉAFC), publié le 2 octobre 2024, l’Inspection générale propose d’instaurer une obligation de dix-huit heures de formation continue pour les enseignants du second degré, en dehors des heures d’enseignement devant élèves(2). Nous protestons vivement contre cette recommandation,
synonyme d’un alourdissement des charges des professeurs.
LA RÉFORME DU BACCALAURÉAT 2024
Il nous faut revenir sur la question du nécessaire aménagement du programme de physique-chimie de la classe de terminale du lycée général. La
dernière enquête de l’association [3], dont l’Inspection générale connaît les
résultats, montre que 42 % des répondants n’arrivent pas à enseigner sereinement le programme : usage de polycopiés, de vidéos en ligne, appui sur la
plus ou moins grande autonomie des élèves, plus ou moins soutenus par leurs
familles, survols de certains chapitres ou parties de chapitre, moindre travail des
questions de résolution de problème, voire impasses.
(1) https://www.aefinfo.fr/depeche/718888-formation-des-enseignants-anne-genetet-annonce-reprendre-la-reformeafin-d-aboutir-pour-la-session-2026-des-concours
(2) https://www.aefinfo.fr/depeche/718793-l-igesr-recommande-d-instaurer-une-obligation-de-18-heures-deformation-continue-pour-les-enseignants-du-2nd-degre
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Marie-Thérèse LEHOUCQ

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Union des professeurs de physique et de chimie

S’il est naturel que les épreuves écrites soient centrées sur les incontournables du programme, néanmoins, pour la session 2026, cet horizon devrait
être dépassé afin d’apaiser les tensions entre les parents, les élèves et les professeurs. Il nous faudrait penser à un aménagement du programme pour gagner
en profondeur. Sur ce sujet, nous serions à même de faire des propositions.
Pour la session 2025, dans la mesure où l’année scolaire 2024-2025 est bien
avancée, les épreuves écrites pourraient-elles reposer sur quatre exercices, dont
un au choix ?
Dans la même enquête, on apprend que seulement 16 % des répondants
estiment préparer correctement leurs élèves à l’épreuve du Grand oral. Ce
faible pourcentage devrait nous interpeller. En revanche, la possibilité pour le
candidat d’utiliser le tableau à sa demande pour répondre à une question d’un
membre du jury va enfin dans le bon sens.
LES SÉRIES TECHNOLOGIQUES
Les séries technologiques ont conservé leurs spécificités et leurs noms.
Une crainte toutefois, récurrente, que ces filières ne trouvent pas leur public.
Cette désaffection des élèves pour les séries technologiques à caractère scientifique est-elle en cours de résolution ? La réindustrialisation du pays voulue par
le Président de la République peut-elle changer la donne ?
Sur les différents points concernant l’enseignement technologique, n’hésitez pas à contacter Philippe Goutverg qui est en charge de ces questions. Je l’en
remercie grandement pour le temps qu’il y consacre.
LE COLLÈGE
Pendant un quart de siècle, en accord avec les résultats de la recherche en
éducation, enseigner à des groupes-classes hétérogènes a été la norme pour faire
progresser tous les élèves. Aujourd’hui, il nous faudrait changer de méthode.
Au collège, nous devrions retrouver des groupes de niveau qui ne parviendront
pas plus, aujourd’hui comme hier, à résoudre la question de la grande difficulté
scolaire. Or, à la rentrée, dans une large majorité d’établissements, ce n’est pas
ce qui a été mis en œuvre. Je crois qu’il faut s’en réjouir !
La physique-chimie devrait être un enseignement expérimental. Dans
la pratique, au collège, il est possible de fortement douter de cette volonté.
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Songeons qu’en vingt-cinq ans, les collègues sont passés de groupe de sciences
à dix-huit élèves dans les trois niveaux (cinquième, quatrième, troisième) à des
classes de trente élèves sauf sur un niveau (sixième) où des effectifs réduits à
vingt élèves sont possibles.
La période est à la refonte du Socle commun de connaissances, de compétences et de culture et à la révision de l’ensemble des autres programmes,
du cycle 1 (petite, moyenne et grande section de maternelle) au cycle 4 (cinquième, quatrième et troisième), en dehors du français, des mathématiques et
des langues vivantes étrangères et régionales, en articulation avec la refonte de
ce socle.
Dans l’association, nous restons mobilisés sur la question du collège à
l’intérieur du groupe piloté par Cécile Dussine, que je remercie de son fort
investissement. Les projets de programmes et de refonte du Socle seront analysés attentivement.
???
Pour conclure, j’espère que ce congrès sera pour vous dès aujourd’hui
et durant quatre jours l’occasion de belles découvertes scientifiques, pédagogiques, humaines et culturelles en pays breton.
Bon 71e congrès à toutes et tous !
Marie-Thérèse LEHOUCQ
Présidente de l’UdPPC

BIBLIOGRAPHIE
[1] P. Robert, « Résultats du concours “La physique à travers les âges” :
concours 2023-2024 », Bull. Un. Prof. Phys. Chim., vol. 118, n° 1067,
p. 833-835, octobre 2024.
[2] Collectif de sociétés savantes universitaires et Associations disciplinaires de
l’enseignement secondaire, « On ne suscitera pas de nouvelles vocations
d’enseignants en réduisant la formation disciplinaire des candidats », Bull.
Un. Prof. Phys. Chim., vol. 118, n° 1066, p. 729-731, juillet-août-septembre 2024.
[3] P. Robert, « Résultats de l’enquête “Spécialité physique de terminale générale” : durant l’année scolaire 2023-2024 », Bull. Un. Prof. Phys. Chim.,
vol. 118, n° 1067, p. 837-842, octobre 2024.
Vol. 118 - Décembre 2024

Marie-Thérèse LEHOUCQ

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Union des professeurs de physique et de chimie